En architecture, les ancres (ou fers d'ancrage) sont des dispositifs destinés à contenir l'écartement des murs. Elles peuvent être des plus simples, mais sont parfois ornementales. Promenade dans Tourcoing pour en voir quelques-unes.
Les ancres appartiennent à ce qu'on appelle les fers de bâtiments. Elles sont parfois incrustées dans le mur et de ce fait invisibles. Parfois, elles sont visibles mais recouvertes d'un enduit destiné à les camoufler. Enfin, elles participent parfois pleinement à la décoration, à l'ornementation, à la stylisation, des façades.
✤ ✤ ✤
Cliquez sur les photos pour les voir en Diaporama plein écran.
✤ ✤ ✤
Église Saint-Christophe
Monument historique :
Hospice d'Havré
Les ancres de l'hospice, classé monument historique, ne sont pas ornementales mais très simples, concentrées sur leur seule fonction pratique :
→ Voir notre article complet sur le Cloître de l'Hospice d'Havré.
Ancienne école des Beaux-Arts
Au n°12 rue de Gand, l'ancienne école des Beaux-Arts arbore 4 ancres en spirale encerclant un "T",
T comme Tourcoing :
→ voir notre article complet sur cette ancienne école des beaux arts
Le Conservatoire
4 rue Paul Doumer :Place de la République
Aux n°3 et 4 :
Place Roussel
L'ancienne maison de maître du n°20 Place Charles et Albert Roussel présente des ancrés très stylisées.
Cet édifice abrite aujourd'hui l'étude des Notaires Laevens & Lambert (voir notre article) :
Rue Chanzy
Au début de la rue Chanzy se trouve une maison de style néogothique, construite en 1923 par l'architecte Jean-Baptiste Maillard. Cette date de construction est reprise en 4 ancres architecturales sur sa façade : une ancre pour le 1, une autre pour le 9, le 2 et le 3 :
Rue Alexandre Ribot
La Maison du Collectionneur, au n°3 :
Rue des Anges
Ancienne maison de maître du n°18, actuellement école primaire CNDI, quelques ancres basiques :
Rue de la Boule d'Or
Au n°16 : pour décrire une telle ancre, on dira, dans le langage de l'architecture, qu'il s'agit d'un fer d'ancrage à fer de lance orné de deux volutes affrontées :
Rue Carnot
Au n°92 :
Boulevard Gambetta
Au n°60 :
Rue Winoc Choqueel
Au n°125 :
Rue du Blanc Seau
Au n°191, une maison du premier quart du 20è siècle, inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel : sa façade d'inspiration néo-flamande présente, sur son pignon, une ancre à fer de lance flanqué de deux volutes affrontées (c'est ainsi qu'on la décrit avec le langage de l'architecture : ces deux volutes affrontées forment donc une forme de coeur) :
Profitons-en pour décrire ce pignon avec quelques termes du vocabulaire technique de l'architecture :
Viollet-le-Duc
L'architecte du 19è siècle Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) est l'auteur d'un Dictionnaire de l'architecture en 10 volumes dont l'entrée "Ancre" indique qu'il s'agit d'une... :
... « Pièce de fer placée à l'extrémité d'un chaînage pour maintenir l'écartement des murs (voy. chaînage). Les ancres étaient bien rarement employées dans les constructions antérieures au XVè siècle ; les crampons scellés dans les pierres, et les rendant solidaires, remplaçaient alors les chaînages. Mais dans les constructions civiles du XVIè siècle, on voit souvent des ancres apparentes placées de manière à retenir les parements extérieurs des murs. Ces ancres affectent alors des formes plus ou moins riches, présentant des croix ancrées, des croix de Saint-André, quelquefois, dans les maisons particulières, des lettres, des rinceaux. On a aussi employé, dans quelques maisons du XVè siècle, bâties avec économie, des ancres de bois, retenues avec des clefs également en bois, et reliant les solives des planchers avec les sablières hautes et basses des pans de bois de face. » (Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIè au XVIè siècle, édition Bance Morel de 1854 - 1868, tome 1, article Ancre, page 16 - wikisource)
D'autres dispositifs contrecarrant l'écartement des murs existent, comme le chaînage dont parle Viollet-le-Duc ci-dessus. Il consiste à insérer des crochets de fer disposés en chaîne à l'intérieur même des murs :
« Chaînage : Ce mot s'applique aux longrines de bois, aux successions de crampons de fer posés comme les chaînons d'une chaîne, ou même aux barres de fer noyées dans l'épaisseur des murs, et destinés à empêcher les écartements, la dislocation des constructions en maçonnerie. » (Ibid., article Chaînage, page 396 : cet article s'étend sur 8 pages)